Limiter les risques sur les chantiers

Le BTP est le secteur qui compte le plus d’accidents de travail.

Même si ce nombre a tendance à diminuer certaines années, des problèmes restent à résoudre et des actions ciblées sont encore à mener, notamment sécuriser les opérations de manutention mais également le travail en hauteur et l’utilisation d’outils dangereux.

Fin 2019, les chiffres de la sinistralité de 2018 sont tombés : le nombre de décès est le plus bas comptabilisé pour le secteur du BTP. Cependant, les accidents et maladies professionnelles sont quant à eux en augmentation.

La manutention est responsable de 48% des accidents, les chutes de hauteur de 17%, l’outillage à main de 15% et les chutes de plain-pieds de 14%. Ces quatre catégories représentent donc 94% des accidents de travail pour le secteur du BTP en 2018.

Ces chiffres révèlent bien l’importance de l’organisation du travail. Lorsque le chantier se met en place, il faut penser équipe et non métier par métier et ainsi générer une communication efficace entre chaque corps de métier. Il faut être en mesure d’anticiper et de connaitre les tâches les plus risquées pour les cadrer et ainsi éviter les accidents.

Comme nous le disions plus haut, 94% des accidents du travail du BTP sont causés par 4 facteurs principaux :

• La manutention : les ouvriers des chantiers sont confrontés à des risques d’accidents à cause des tâches à risques telles que le port de charges lourdes, les gestes répétitifs, les mauvaises postures de travail... Ces facteurs peuvent créer des TMS (troubles musculo- squelettiques). C’est pourquoi, il est préférable d’utiliser un matériel adapté à la manutention des charges lourdes.


• Les chutes de hauteur : ces chutes, représentant 17% des accidents du travail du BTP, sont malheureusement très souvent à l’origine des décès. Pour éviter ces drames, il est impératif d’évaluer les risques, d’apporter des solutions et d’utiliser un matériel adapté aux travaux réalisés. On peut par exemple, chaque fois qu’il est possible, effectuer des opérations au sol pour diminuer la charge de travail en hauteur.


• L’outillage à main : les outils utilisés sur les chantiers peuvent causer des accidents : éclats de métal, projections de particules... Des mesures doivent être prises comme l’utilisation de protections (gants, lunettes...), d’une tenue de travail adaptée ou la vérification de l’état des outils.


• Les chutes de plain-pieds : sols déformés, glissants, obstrués ou encore une mauvaise circulation sur le chantier peuvent provoquer une chute. Résoudre ces problématiques permettra de réduire le risque de chute.

Depuis quelques années, des startups naissent avec un objectif commun : améliorer la sécurité sur les chantiers.

Désormais beaucoup de solutions existent ou sont en cours de développement comme par exemple :

• La réalité virtuelle, qui est souvent utilisée notamment par les centres de formations des apprentis. Ainsi, la formation à la prévention des risques peut se faire en étant en immersion sur un chantier virtuel très proche du réel mais sans danger pour l’apprenant ;


• Des drones qui permettent d’atteindre des lieux inaccessibles ou dangereux mais également d’établir des diagnostics ;


• Des exosquelettes qui permettent de diminuer la pénibilité des tâches et les risques de TMS. Certains multiplient la force de son utilisateur par dix ;


• Des objets connectés qui, par exemple, détectent la chute d’un ouvrier et alertent les secours.

Beaucoup d’autres innovations existent et se développent chaque jour au service de la sécurité et de la santé des acteurs du chantier.

Lors du salon Batimat 2019 qui s’est déroulé en novembre, les visiteurs avaient l’occasion de visiter le village des innovations et un dispositif complet a été mis en place pour faire découvrir les innovations du secteur et rencontrer les entreprises (Awards Innovation). L’association de l’innovation et du BTP n’en est qu’à ses débuts et nous réserve encore de jolies surprises pour améliorer le quotidien des acteurs du BTP.